La chair est triste, hélas! et j'ai lu tous les livres. | |
Fuir! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres | |
D'être parmi l'écume inconnue et les cieux! | |
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux | |
5 | Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe |
O nuits! ni la clarté déserte de ma lampe | |
Sur le vide papier que la blancheur défend | |
Et ni la jeune femme allaitant son enfant. | |
Je partirai! Steamer balançant ta mâture, | |
10 | Lève l'ancre pour une exotique nature! |
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs, | |
Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs! | |
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages | |
Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages | |
15 | Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots... |
Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots! |
dimanche 19 avril 2009
Mallarmé
Brise marine
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